La volonté seule ne suffisant malheureusement pas, un pragmatisme certain et le temps qui est nécessaire semblent conduire le président Obama et son administration à essayer de tirer le meilleur parti des leçons du passé. Mais aussi à préparer l'avenir, proche et un peu plus lointain, tout au moins dans le cyberspace.
C'est ainsi que l'on peut appréhender les nominations récentes au DHS et au Pentagone. C'est aussi sous cet angle que l'on peut analyser l'Executive Order du président Obama, publié et applicable dès vendredi dernier (7 octobre).
Avant de présenter ce qui me semble être les deux faits saillants de cet Ordre Exécutif Présidentiel, rappelons brièvement qu'il est la résultante directe de trois facteurs distincts mais complémentaires. Les deux premiers, extérieurs, sont d'abord les attaques surprises du 11 septembre 2001 (absence de coordination inter-agences alors que de nombreuses informations parcellaires existaient) et l'affaire du soldat Manning, plus récente (il y a presque 18 mois), avec les fuites consécutives via Wikileaks. Le troisième, intérieur cette fois-ci, est le résultat de 7 mois de revues et d'audits par l'administration US sur la façon dont sont partagées et gérées les informations confidentielles (ou tout du moins sensibles).
Il s'agit donc en l'occurrence d'assurer une véritable cohérence entre l'ensemble des agences fédérales, nombreuses et dotées d'une culture sécurité (de l'information) et du secret extrêmement différentes les unes des autres. Un comité spécial sera créé afin de coordonner le partage d'informations inter-agences tout en s'assurant que les informations classifiées sont correctement protégées. Chacune des 24 agences majeures recensées se verra dotée d'un responsable dont la mission sera d'identifier, de classifier et de protéger les informations qui le nécessitent.
Comme il ne s'agit pas seulement d'ordonner, les objectifs doivent pouvoir être corrélés avec des résultats mesurables. C'est l'objet de la seconde mesure phare de cet Executive Order : sous le patronage du ministre de la Justice (pour les aspects légaux et la conformité) et du directeur du renseignement national (qui chapeaute les nombreuses agences du renseignement américain) une "Insider Threat Task Force" sera chargée de veiller à l'application de l'ensemble des directives en matière de cybersécurité, tout en développant les contours d'une politique de dissuasion, de détection et de mitigation des risques. D'autres missions lui sont aussi confiées, ce blog y reviendra probablement un peu plus tard, mais l'écueil légal, entre autre, fait écho à mon analyse approfondie concernant la stratégie cybersécurité des États-Unis.
Pour conclure j'aimerai souligner deux choses : le comité spécial mis en place devra rendre compte de l'avancée de sa mission sous 90 jours puis une fois par an. En matière de mesure de la performance et d'évolutions possibles (lorsqu'elles sont nécessaires), les USA restent encore un bel exemple de pragmatisme et d'efficacité. Enfin, puisque l'information couverte par ce billet rejoint d'autres préoccupations, je vous encourage à aller consulter l'Alliance géostratégique cette semaine qui devrait publier le premier d'une série d'articles réalisée conjointement avec le blog allié Cidris.
Sources supplémentaires :
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