Un article extrêmement intéressant a failli passer sous ma couverture radar et c'est grâce à un article un peu plus « bling-bling » de Wired (21 janvier 2011) que j'ai pu lire celui d'Aviation Week (10 janvier 2011) beaucoup plus sobre mais tout aussi intrigant.
Les événements tragiques du 11 septembre 2001 ont modifié explicitement ou subtilement, selon le recul que l'on en a dix ans après, de nombreux secteurs, autant du point de vue militaire que « civil ». Les opérations de guerre menées en Irak puis en Afghanistan ont essentiellement mis l'accent sur des capacités opératives améliorées ou nouvelles (drones non-armés puis armés, équipement du fantassin, tourelles télé-opérées, opérations réseaux centrées, etc.) mais concernent majoritairement les capacités cinétiques. Ce qui semblait frappé au sceau du bon sens puisque ces conflits sont de basse intensité et asymétriques.
L'effort occidental et particulièrement américain a donc porté durant la décennie écoulée (2000/2010) sur les capacités cinétiques au détriment des capacités non-cinétiques. Cette période semble terminée puisque les programmes majeurs de type F22 Raptor et surtout F35 Lightning II sont entrés ou vont entrer en service. Ces observations s'appliquent également à l'ensemble des autres programmes (en développement ou qui entrent en service) où les systèmes d'armes de la prochaine génération doivent permettre de maintenir (voire d'augmenter) une supériorité technologique et militaire.
Ce qui paraît rééquilibrer la balance, c'est la possibilité de conflits contre des États, que ceux-ci soient l'Iran, la Corée du Nord ou la...Chine. C'est d'ailleurs l'Empire du Milieu qui sert de mouche du coche aux USA : puissance économique majeure,l'effort financier en terme d'investissements R&D et d'acquisitions de moyens modernes alloué à l'appareil militaire en fait, depuis 2008, le 2ème pays au monde en dépenses militaires juste derrière les USA.
A travers des confirmations du vice Amiral Dorsett, adjoint « supériorité de l'Information » pour les Opérations Navales (et accessoirement patron des services de renseignement de la marine américaine), l'article d'Aviation Week nous apprend que l'U.S. Navy a décidé de porter ses efforts pour la décennie en cours (2010/2020) vers des programmes non-cinétiques. Programmes au premier rang desquels se trouve l'EA-18G « Growler », la version de guerre électronique du F-18 Super Hornet. Cet appareil spécialisé dans la suppression des dispositifs anti-aériens (des radars aux batteries sol-air en passant par les réseaux informatiques associés) disposerait de capacités offensives étendues, au même rang que son "cousin" de l'U.S. Air Force le F35. Ces capacités font l'objet de la deuxième partie de ce billet.
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