lundi 22 novembre 2010

OTAN : un plan d'actions décennal après Lisbonne et une cyber-feinte ?

Le sommet de l'OTAN à Lisbonne vient de fermer ses portes, et l'on peut donc tirer quelques enseignements d'importance. Le principal, même si le contraire eût été une surprise, est l'acceptation par l'ensemble des pays membres d'un plan d'action à dix ans. 

Celui-ci entérine la dissuasion nucléaire (ses trois contributeurs d'importance - USA, Royaume-Uni et France) - n'y sont pas pour rien) tout en voyant se renforcer la contribution (future) de la Russie au futur bouclier anti-missiles. Ce point était vraisemblable et je m'en étais fait l'écho dans un précédent billet.

Je passe rapidement sur la problématique afghane, d'autres s'en chargeront bien mieux que moi, et j'en viens aux nouveaux défis adressés par l'OTAN : le terrorisme, les États défaillants (s'agirait -il, entre autres, de la Corée du Nord ?) et la cybersécurité.

Ce dernier volet me laisse sceptique, comme je m'y attendais d'ailleurs : certes, l'Union Européenne a annoncé à l'issue du sommet la création d'un centre commun sur la cybercriminalité en 2013 auquel sera(it) adossé un système d'alerte et de partage ainsi que la mise en réseaux de l'ensemble des CERT existants (et la création de CERT dans les pays n'en disposant pas) prévue en 2012. Mais ces annonces ne concernent que le volet "citoyen" (échange et protection des données personnelles) et aucune annonce spécifique européenne n'a été faite sur la volet militaire, sûreté intérieure et actions offensives.

Je me demande dès lors s'il ne faut pas lire entre les lignes et en déduire qu'on laisse ce pan entier à la seule discrétion des États-Unis, fer de lance de l'initiative et acteur principal de l'OTAN ? Nous savons tous que la période économique n'est pas favorable (belle litote s'il en est !) aux budgets de défense mais il m'apparait préjudiciable de laisser ce champ ouvert aux seules informations, aux seuls outils et aux seuls moyens d'un seul membre, fut-il les États-Unis.

C'est comme avec les moyens d'observation : la France, et dans une moindre mesure l'Allemagne, l'Italie et l'Espagne, a eu le nez creux de se constituer une petite flotte satellitaire de renseignement optique et électro-magnétique. Sans elle, quelques couleuvres supplémentaires eussent été avalées...

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