D'un côté on se félicite de commencer à prendre la problématique SSI/cybersécurité en compte. De l'autre, on nous annonce entre six années et demi (c'est précis...mais justifiable !) et dix années de retard. Entre les deux, les tartes à la crème volent et il vaut mieux être bien caché pour éviter les projections ou doté d'un énorme canon à chantilly pour pouvoir riposter ! La plus grosse de ces tartes à la crème, et qui révèle tout de suite les gourmands, c'est celle de la "cyberguerre".
OWNI vient de publier sur le sujet un article de bonne facture, abordant le sujet en interrogeant des spécialistes juridiques et politiques. Se retranchant prudemment derrière les diverses analyses, l'article ne tranche cependant pas. J'aurais tendance à confirmer ce que j'en pense et écris depuis un certain temps : je préfère largement l'usage des termes "actions offensives dans le cyberespace", "opérations non-cinétiques" voire éventuellement et avec la réserve nécessaire "cyber-conflits". Parce qu'ils me paraissent correspondre réellement aux opérations actuelles et à venir.
Par ailleurs, cette magnifique tarte à la crème permet d'annoncer des chiffres qui font frémir : l'un des conférenciers de l'excellente conférence que j'ai rapportée la semaine dernière évoquait qu'entre 120 et 140 nations seraient en cours de dotation de moyens offensifs dans le cyberespace. Près de chez nous, c'est la Belgique qui vient d'annoncer vouloir se doter de moyens spécifiques (1). A tout le moins, devrait-on s'étonner de savoir que la Principauté de Monaco (2) ou le royaume du Bhoutan y réfléchiraient également ?
(1) Que mes lecteurs belges sachent que cela est dit en toute amitié et en excellente connaissance de cause des rapports de force géopolitiques mondiaux. Et qu'il y a aussi du second degré dans cet article
(2) On n'organise pas l'un des événements majeurs de la SSI en Europe sans être parfaitement averti des coquins et des entourloupes de l'époque !
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