C'est d'un surprenant direct du droit tout en faisant d'une pierre deux coups (au moins !) que Rose Gottemoeller fait une entrée remarquée sur la (de plus en plus) grande scène cybersécurité ! Elle assure depuis deux mois l'intérim du Under Secretary for Arms Control and International Security dont la mission est d'importance. Elle officie en effet en tant que conseillère spéciale du président Obama et de sa ministre de tutelle et des Affaires étrangères, Hillary Clinton, en matière de contrôle, de non-prolifération et de démantèlement des armements.
Elle vient d'achever une mini-tournée européenne d'une dizaine de jour qui l'aura conduite de Vienne à Moscou en passant par Londres et surtout Tallinn. La capitale de l'Estonie est devenue en quelques années l'une des places fortes mondiales en matière de cyberdéfense puisque y est localisé le Centre d'excellence cyber de l'OTAN (le CCDCOE). On y trouve aussi plusieurs établissements d'enseignement spécialisés en sciences des technologies et de l'information comme l'Estonian IT College.
C'est lors d'une présentation à ce dernier que R. Gottemoeller a expliqué que "la stagnation pour contrer la menace croissante des cyber-attaques peut être imputée à la génération de décideurs en perte totale de contact avec les changements technologiques rapides" ! Elle a également ajouté que "la vérité est qu'il y a beaucoup de hauts-fonctionnaires dans de nombreux pays qui savent à peine utiliser un email ! Le changement viendra avec la nouvelle génération".
Son approche est de considérer que les technologies IT, open source ou les réseaux sociaux peuvent amplement permettre d'améliorer la surveillance, la vérification et l'expertise en ce qui concerne le contrôle des armements, qui est sa mission première. Des mots forts qui permettent à ce personnage de, peut-être, transformer son intérim en future titularisation tout en lançant plusieurs messages à différents destinataires. La résultante, en somme, d'un esprit brillant, spécialiste de la Russie*, coutumière des négociations de haut-niveau (donc des jeux politiques) et plutôt à l'aise avec les technologies de l'information. Au moins sur Twitter.
* le message délivré à Tallinn n'est évidemment pas le fruit du hasard mais relève bien d'une stratégie probablement plus générale dont R. Gottemoeller est l'un des nombreux rouages
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