Après d'intéressants parallèles entre 1913 et 2013 et le recensement des "bonnes nouvelles", J. Attali s'attaque aux "nombreuses
faces noires" au premier rang desquelles le climat.
L'augmentation moyenne des températures à la fin du 21ème siècle, estimée entre 2° et 4°, provoquera des changements radicaux. L'un d'entre eux sera d'être de plus en plus lié aux zones de conflits avec un rapport direct entre les températures et le prix des denrées agricoles. L'immense région de la Sibérie pourrait bien devenir une zone "bénie des Dieux", permettant de multiplier la production russe de blé par six, mais aiguisant aussi les convoitises. J. Attali parie d'ailleurs sur un conflit entre la Chine et la Russie d'ici 30 ou 40 ans (1).
L'absence de mécanismes régulateurs de niveau mondial va amplifier les inégalités qu'elles soient économiques, éducatives ou sociales. La pauvreté continuera d'augmenter. J. Attali introduit alors une notion intéressante opposant le marché qui est global à la démocratie qui serait locale. Considérant d'ailleurs que "la globalisation c'est la somalisation de l'Humanité". Embrayant sur la crise internationale déclenchée par celle des subprimes à la fin 2007 (2), il fait sien l'adage qui veut que si "les profits sont privatisés, les dettes sont publiques" en déclarant de manière forte que la différence entre les gouvernements et (Bernard) Madoff c'est que Madoff est, lui, en prison (3) !
S'ensuit une intéressante réflexion sur la "déloyauté" supposée ou réelle des individus du fait d'une société parcourue de mouvements dont la réversibilité et la précarité seraient le leitmotiv (emploi, sentiments, vote, etc.). Dans ce cadre, les entreprises deviendraient des "collections de mercenaires déloyaux", la réflexion globale étant de se demander si, finalement, la démocratie est vraiment le "meilleur des systèmes" ? Démocratie qui devrait évoluer d'ici la fin du 21ème siècle en dictatures écologiques, théologiques ou ethniques ! D'ailleurs, J. Attali est persuadé que la raréfaction des ressources, en particulier de l'eau, en regard de l'augmentation mondiale de la population fera qu'une partie de l'Humanité sera devenue végétarienne.
Poursuivant son intervention sur la notion de déclin, J. Attali rappelle que l'Empire romain a été en déclin durant cinq siècles avant de réellement disparaître sans être vraiment remplacé. Une analogie intéressante par rapport à la situation des USA, en déclin relatif et qui le gèrent très bien. USA qui devraient être encore la première puissance mondiale durant une trentaine d'années, la Chine devenant première en termes de PIB et de dépenses militaires. La Chine qui n'a pas vocation à devenir une puissance universelle mais qui cherche simplement à trouver sa place et à s'occuper d'elle-même.
Terminant sur plusieurs paris, J. Attali enjoint l'Europe de fonder l'équivalent de la DARPA (4), particulièrement remarquable en termes d'innovations majeures, que l'ALENA (5) sera le prochain "nouveau rêve américain", que la Russie redeviendra une puissance militaire sans volonté de projection extérieure, que la Japon est une nation puissante, y compris militairement (au seuil de l'arme nucléaire), mais instable du fait de son déclin démographique, que l'Europe deviendra fédérale en 2030 (et première puissance mondiale) ou l'euro disparaîtra, l'Afrique représentera 40% de la croissance mondiale, les armes de demain ne sont pas très chères grâce à la généralisation de l'emploi de la robotique, des drones et de la "cyberguerre". La cyberdéfense devenant d'ailleurs une dimension majeure de protection et de puissance.
Des armes chimiques nouvelles, nanotechnologiques et génomiques feront leur apparition. Enfin, la gouvernance mondiale pourrait se faire en "dix minutes", en réunissant l'ONU, le G20, le FMI, l'OTAN et l'OCDE dans un seul et même organisme. Un vœu pieu, sans doute, qui vient élégamment clôturer une intervention globale, magistrale et brillante.
L'absence de mécanismes régulateurs de niveau mondial va amplifier les inégalités qu'elles soient économiques, éducatives ou sociales. La pauvreté continuera d'augmenter. J. Attali introduit alors une notion intéressante opposant le marché qui est global à la démocratie qui serait locale. Considérant d'ailleurs que "la globalisation c'est la somalisation de l'Humanité". Embrayant sur la crise internationale déclenchée par celle des subprimes à la fin 2007 (2), il fait sien l'adage qui veut que si "les profits sont privatisés, les dettes sont publiques" en déclarant de manière forte que la différence entre les gouvernements et (Bernard) Madoff c'est que Madoff est, lui, en prison (3) !
S'ensuit une intéressante réflexion sur la "déloyauté" supposée ou réelle des individus du fait d'une société parcourue de mouvements dont la réversibilité et la précarité seraient le leitmotiv (emploi, sentiments, vote, etc.). Dans ce cadre, les entreprises deviendraient des "collections de mercenaires déloyaux", la réflexion globale étant de se demander si, finalement, la démocratie est vraiment le "meilleur des systèmes" ? Démocratie qui devrait évoluer d'ici la fin du 21ème siècle en dictatures écologiques, théologiques ou ethniques ! D'ailleurs, J. Attali est persuadé que la raréfaction des ressources, en particulier de l'eau, en regard de l'augmentation mondiale de la population fera qu'une partie de l'Humanité sera devenue végétarienne.
Poursuivant son intervention sur la notion de déclin, J. Attali rappelle que l'Empire romain a été en déclin durant cinq siècles avant de réellement disparaître sans être vraiment remplacé. Une analogie intéressante par rapport à la situation des USA, en déclin relatif et qui le gèrent très bien. USA qui devraient être encore la première puissance mondiale durant une trentaine d'années, la Chine devenant première en termes de PIB et de dépenses militaires. La Chine qui n'a pas vocation à devenir une puissance universelle mais qui cherche simplement à trouver sa place et à s'occuper d'elle-même.
Terminant sur plusieurs paris, J. Attali enjoint l'Europe de fonder l'équivalent de la DARPA (4), particulièrement remarquable en termes d'innovations majeures, que l'ALENA (5) sera le prochain "nouveau rêve américain", que la Russie redeviendra une puissance militaire sans volonté de projection extérieure, que la Japon est une nation puissante, y compris militairement (au seuil de l'arme nucléaire), mais instable du fait de son déclin démographique, que l'Europe deviendra fédérale en 2030 (et première puissance mondiale) ou l'euro disparaîtra, l'Afrique représentera 40% de la croissance mondiale, les armes de demain ne sont pas très chères grâce à la généralisation de l'emploi de la robotique, des drones et de la "cyberguerre". La cyberdéfense devenant d'ailleurs une dimension majeure de protection et de puissance.
Des armes chimiques nouvelles, nanotechnologiques et génomiques feront leur apparition. Enfin, la gouvernance mondiale pourrait se faire en "dix minutes", en réunissant l'ONU, le G20, le FMI, l'OTAN et l'OCDE dans un seul et même organisme. Un vœu pieu, sans doute, qui vient élégamment clôturer une intervention globale, magistrale et brillante.
1 commentaire:
Remarquable intervention ! Quelle densité dans les propos, quel foisonnement... Il est encourageant de s'abreuver auprès de sources aussi fertiles et fécondes.
Merci !
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