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lundi 17 avril 2017

Orchard 2007 - Stuxnet 2010 - Nodong 2017 ?


La Corée du Nord vient de fêter le 105ème anniversaire de la naissance de Kim-Il sung, fondateur de sa république populaire et grand-père de l'actuel dignitaire, Kim-Jong un. Les festivités organisées ce week-end dont la parade militaire géante organisée dans la capitale Pyongyang était le clou du spectacle, étaient scrutées plus ou moins anxieusement par de nombreux observateurs tant sur terre, qu'en mer ou dans l'espace. Dans un contexte de fortes tensions, attisées autant par les USA et leur nouveau président que par la rhétorique belliqueuse et atomique nord-coréenne, nombreuses étaient les inquiétudes de dérapage(s) voire d'action directe de l'un ou l'autre des protagonistes. En réalité, rhétorique et sémantique n'ont fait heureusement à cette heure aucune victime. L'échec du tir d'un missile balistique amène pourtant des questions, notamment autour de l'emploi potentiel d'un kill switch [1] qui aurait pu mener à la destruction prématurée par les USA du missile Nodong. [2]

L'information d'une possible "cyberattaque" a été révélée par le quotidien britannique "The Sun" [3] et pourrait se révéler crédible à la lumière d'opérations antérieures bien plus complexes : Orchard en Syrie 2007 [4] et Stuxnet en Iran 2010. [5] Notamment parce que "North Korea is forced to import the high-tech electronics used in its missiles, so it is likely that US hackers compromised the supply chain implanting an undetectable malware" [6]. L'absence de réaction tant de Trump que de ses chefs militaires n'est évidemment pas une preuve en soi. L'emploi d'armes modernes de type laser [7] et, bien évidemment, cyberélectroniques n'est cependant plus improbable, ces dernières faisant partie de l'arsenal dont dispose aujourd'hui les forces armées étasuniennes. L'emploi de forces et de moyens irréguliers tant par les Russes [8] que les USA devient ainsi le symptôme des prochaines guerres de basse et de moyenne intensité. En attendant la cyberguerre ? [9]


[6] "La Corée du Nord est forcée d'importer les composants électroniques utilisés dans ses missiles pour lesquels il est vraisemblable que des pirates US ont pu compromettre la chaîne logistique en y implantant un virus indétectable"

mercredi 27 octobre 2010

Barack ? We've got a (big) problem !

Pardon par avance pour ce trait d'humour et cinéphile (Apollo 13) mais comment ne pas traiter différemment un incident qui, même s'il pourrait prêter à sourire, est tout simplement grave ?!
C'est le magazine culturel américain The Atlantic, à travers son site internet, qui a déterré le lièvre : samedi dernier (23 octobre), les officiers missile de quart dans leur bunker n'avaient plus aucun contrôle sur 50 missiles de type Minuteman III (donc un escadron soit 1/3 des vecteurs de l'Air Force Base Warren, Wyoming) ou, ramené à l'ensemble des missiles continentaux américains, 1/9ème de la force de frappe nucléaire ! L'affaire a depuis été reprise par les média dont une bonne synthèse se trouve sur ce blog.

 Là où l'histoire devient moins rigolote mais m'intéresse davantage, c'est que l'incident semble identifié mais sans que l'origine n'en soit connu : le "LF status" (Launch Facility Status = état des installations de lancement) est passé à "down", signifiant l'impossibilité d'être assuré de l'état de réponse (au lancement) des missiles. Ce type de code d'erreur peut même signifier une impossibilité de lancement (plus de détails ici) même si les procédures de secours permettent un tir des missiles depuis un tout autre endroit (E4-B NAOC).

L'erreur serait donc localisée sur l'un des LCC (Lauch Control Center computer - Terminal de lancement) qui s'est mis à ne plus "pinger" correctement les missiles sous sa coupe (10 missiles par LCC). Les officiers de tir ont décidé d'éteindre puis de rallumer les 5 consoles et seule la console posant problème est demeurée hors-ligne. Ce qui signifie que 50 missiles ont été "hors de contrôle" durant plusieurs minutes ! Dans ce cadre, on ne peut  dire ce qu'a dit un porte-parole de l'administration : "les choses ont fonctionné comme prévu" !

Non, les choses n'ont pas fonctionné comme prévu, d'autant moins que le problème n'a toujours pas été identifié. S'agit-il d'un problème hardware lié au vieillissement des installations, d'une erreur humaine ou, cas plus grave, d'un acte malveillant ? Affaire à suivre...

Edit : rendons à César qui, dans ce cas précis s'appelle John Noonan, ce qui lui appartient car c'est par un tweet que l'information est sortie. Notons que le monsieur est un ancien officier missiles. Ceci expliquant cela alors que, normalement, ce genre d'information aurait dû être couverte par une classification de défense.