lundi 21 mai 2012

ANZUS 2.0 : la cybersécurité au coeur de la relation USA/Australie

En septembre 2011, alors que se fêtait le 60ème anniversaire de la signature du traité de défense de l'ANZUS, l'Australie et les États-Unis annonçaient que leur alliance s'étendait dorénavant au cyberespace. Illustrant l'analyse que j'avais publiée plusieurs mois auparavant, les deux nations exprimaient une convergence en cas de cyberattaque. Dans ce cas, des consultations auraient lieu en vue de déterminer les options appropriées pour répondre à tout acte de cette nature.

C'est pour réfléchir à cet accord novateur et plutôt privilégié(1), en vue de le préciser voire de l'interroger, que l'Australian Strategic Policy Institute (ASPI), un think-tank australien fondé en 2000 et spécialisé sur les problématiques de défense et de sécurité, a d'abord organisé le 9 décembre 2011 à Washington une conférence. A l'issue de ces échanges d'experts australiens et américains tant scientifiques, qu'académiques et de la défense, certaines des analyses les plus pertinentes ont été réunis sous la forme d'un rapport spécial très intéressant.

Intéressant parce qu'il souligne les convergences autant que certaines divergences entre experts des deux pays. S'y trouvent donc les réflexions face à des questions comme "que sont les menaces et les défis mutuels" dans le cyberespace, quel type de cyberattaque pourrait être qualifié de "menaçant l'intégrité territoriale, l'indépendance politique ou la sécurité" de chaque nation ? Est-ce que l'Autralie et les USA voient ces menaces différemment ? Quel type de réponse militaire collaborative serait appropriée, malgré les difficultés de l'attribution (d'une cyberattaque) dans le domaine cyber ? Comment chacun des gouvernements respectifs définit une cyberattaque ? Quelles sont les cyber-normes internationales que chaque pays promouvra ?

Le rapport est découpé en deux volets : le premier s'intéresse à la question des menaces et la perception qui existe aux USA et en Australie. L'autre partie s'intéresse aux problématiques légales et militaires qui peuvent y répondre. La partie légale balaie aussi les aspects normatifs auxquels les experts conseillent de porter une attention particulière et de les promouvoir. Une analyse qui rejoint également ce que j'ai déjà pu en dire à ce sujet

(1) Un communiqué australien de vendredi dernier confirme cette certitude

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