mercredi 9 novembre 2011

Sur les sentiers de la cyberguerre

Stuxnet, DuQu, Areva, Sony, etc. L'actualité cybersécurité se fait bruyamment entendre depuis plusieurs mois et sitôt les disciples de Guy Fawkes un peu moins présents, c'est la Chine et ses hordes de hackers qui ressurgissent, à tort ou à raison. 

La Chine donc, dont on ne sait si son cyberarmement relève davantage de la posture et du subterfuge ou s'il faut plutôt y voir LA menace actuelle et des années à venir ? Les avis sont tranchés, les rideaux de fumée nombreux, les multiples bluffs possibles, et l'on passera "au résultat" lorsque l'état des forces en présence aura été révélé, s'il doit l'être du fait de confrontations possibles impliquant des actions offensives dans le cyberespace

Par ailleurs, il ne faudrait pas occulter que désigner la Chine pour des actes dont elle n'a rien à voir, revient à masquer les nombreux autres acteurs (Etats, organisations criminelles, exploits individuels). A l'inverse, il peut y avoir un intérêt de grignoter par la périphérie le soft power dans lequel la Chine investit depuis des années.

A faire fi de ces éléments, il est à craindre que l'on restera cantonné à du monologue débat d'experts qui n'intéresse qu'eux seuls (par opposition aux thèmes de société, accessibles au plus grand nombre). Pour autant, et si l'on doit parler de cyberguerre ou, du moins, de cyber-conflits et de cyberarmes, autant considérer qui est en réalité le possible metteur en scène de cette pièce digne du théâtre Nô : les États-Unis !

Intéressons-nous seulement quelques minutes au 1er colloque de la DARPA sur la cybersécurité qui s'est tenu avant-hier (j'y reviendrai) pour comprendre qui mène la danse. Ce qui, d'ailleurs, est à mettre en perspective avec la stratégie américaine dans le cyberespace : techniquement innovante, richement dotée (dans un contexte budgétaire pourtant contraint), opérée principalement par le Pentagone avec le DHS en appoint, il n'y a pas, à ma connaissance, d'autre nation au monde dont l'effort, les ressources et les moyens sont équivalents.  

En fin de compte, ne serait-ce donc pas une excellente raison pour s'inventer des menaces bien supérieures à ce qu'elles sont en réalité et ainsi justifier de respectables budgets ? Le débat mérite certainement d'être posé et les avis, d'où qu'ils viennent, à considérer. A vos plumes ! :)

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