Ces derniers jours, les internautes avertis ont pu remarquer la recrudescence d'articles sur l'usage controversé du Blackberry. Le feu d'artifice a commencé avec un article du Monde qui cite Alain Juillet, haut responsable pour l'intelligence économique auprès du gouvernement, et les recommandations du SGDN.
Sans rentrer dans les considérations techniques, plutôt simples à comprendre d'ailleurs, et bien vulgarisées ailleurs, l'écrasante majorité des utilisateurs se sent rassurée par l'argument massue de RIM, l'entreprise qui a développé, commercialise et exploite l'outil. En effet, les données transmises sont chiffrées, reposent sur de l'AES ou du triple DES, algorithme robustes s'il en est.
Très bien, dans ce cas j'en ai terminé avec ce billet, je vais pouvoir aller reprendre ma sieste !
Foin de farniente, l'histoire s'arrêterait peut-être là et le reste du monde pourrait de nouveau considérer les froggies comme de vrais anti-américains primaires et patentés ou tout le moins anti anglo-saxons (RIM étant une société...canadienne).
Malheureusement, des canadiens plutôt sérieux en la personne du CST (Centre de la Sécurité des Télécommunications) déconseillent dès 2002 l'utilisation de l'appareil par les hauts-fonctionnaires fédéraux en concluant qu'il «n'assure pas une sécurité de bout en bout pour l'envoi d'un message entre deux utilisateurs qui sont dans le même ministère ou dans deux ministères différents». Et dernièrement, c'est en Allemagne que la France trouve du renfort à travers l'interpellation du ministre de l'intérieur par l'organisation SID (Software Initiative Deutschland) qui, au passage, rappelle que de grands groupes industriels comme Audi ont banni l'usage de l'objet.
Sans nourrir l'éternelle guerre entre les Anciens et les Modernes, que pouvons-nous en conclure ?
Tout d'abord que les communications mêmes chiffrées n'empêchent pas leur rapatriement à partir des serveurs où elles transitent / sont stockées. Pour mémoire, je vous conseille cet article bien éloquent qui semble être vite retombé d'où il venait.
Ensuite, que le Blackberry ne met pas plus en danger les informations vitales de l'entreprise que les redirections de messageries professionnelles sur une Gmail box ou une utilisation standard du courrier électronique.
Et que pour finir, la meilleure recommandation à faire reste d'ordre organisationnel et humain : utiliser les moyens ad hoc recommandés par les organismes spécialisés, sensibiliser encore et toujours le personnel (du PDG à la secrétaire), délivrer les informations vraiment sensibles en vis à vis et en direct (rendez-vous restreints, réunions spécifiques). Et que pour le stockage de documents délivrés dans le cadre de ces réunions restreintes, l'utilisation d'un support externe (clé USB) biométrique est recommandé.
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