jeudi 14 juin 2012

Le Cybersecurity Technologies Research Laboratory est-il un indice supplémentaire du concours international de "cyber-muscles" ?

Berceau de la "Z machine" et directement issu du projet Manhattan, le laboratoire national de Sandia (Sandia National Laboratories) a été et demeure l'unité américaine en R&D - Recherche et Développement - des composants non-nucléaires des armes justement nucléaires. A ce titre, il est facile de comprendre les intérêts de sécurité nationale et la criticité que représente cette entreprise de 8400 personnes, dotée d'un budget annuel de 2,4 milliards $ et qui est une filiale de Lockheed Martin Corporation, l'un des fleurons de l'industrie de défense (et sécurité) américaine.
Moins connu, Sandia est aussi pionnier en matière de cybersécurité, en partie pour le volet formation d'une partie du personnel militaire et civil opérant pour l'administration américaine. Au travers du Centre des Cyber Défenseurs (Center for Cyber Defenders - CCD), plusieurs centaines de personnes ont été formés aux problématiques de cyberdéfense depuis 2001.

Le CCD s'appuyant sur un important réseau d'enseignants des universités proches de Livermore, en Californie, mais aussi d'experts des entreprises environnantes, il n'y avait qu'un pas à franchir pour se positionner comme cluster de cybersécurité. Ce pas vient d'être franchi avec la création du Laboratoire de Recherche en Technologies de Cybersécurité (Cybersecurity Technologies Research Laboratory - CTRL).

Au-delà de la capitalisation et de l'émulation recherchée entre les différents partenaires qui gravitent dans et autour du CTRL, il faut également y voir la marque d'un certain patriotisme qui fait aussi partie de l'ADN états-uniens. Développer les partenariats entre l'industrie, le monde académique, les laboratoires nationaux et in fine le gouvernement correspond à l'un des objectifs présidentiels majeurs en matière de cybersécurité et de cyberdéfense.  Lockheed, au même titre que Northrop ou Boeing y voit également un levier de business puisque les considérations économiques font elles aussi partie de l'équation ayant conduit à cette création.

Enfin, constatons que cette annonce entre en résonance avec le dernier article de Cidris qui échafaude un certain nombre d'hypothèses et projette un possible mouvement d'amorçage de concours international de "cyber-muscles". Le renforcement des multinationales américaines de défense et de sécurité en matière de cyberdéfense se dévoile au moment où les révélations récentes sur Stuxnet et Flame semblent annoncer à la planète entière que la cyber dominance américaine est en voie de réalisation. Et, par conséquent, qu'il vaut mieux être dans le bon camp et/ou se protéger avec ses bergers !

Aucun commentaire: