Créé en début 2016, le CErcle des Femmes en CYberSécurité (CEFCYS) a tenu sa première conférence annuelle le 15 novembre à Paris [1]. Cette initiative constitue un élément fondateur dans la nécessaire ouverture qu'il y aurait à accueillir plus de femmes dans les métiers des technologies de l'information en général et singulièrement en SSI / cybersécurité [2]. Cette observation, fruit de plus de deux décennies dans le monde des TIC puis de la cyber, conduit à plusieurs remarques.
Si les femmes portent la vie et sont (presque) l'égal de l'homme dans la majorité des pays démocratiques, nombreuses sont celles qui subissent une discrimination de la plus pernicieuse à la plus barbare en fonction des pays, de leurs us et de leurs coutumes. Par extension, expliquer que "la femme est capable d'apporter la paix comme elle l'a déjà fait" [3] est un élément de discours singulier et potentiellement maladroit. Des femmes militaires, qui pilotent des avions de combat et embarquent sur des sous-marins nucléaires lanceurs d'engins (SNLE) [4] participent donc plus ou moins directement à cette chaîne de décision qui peut légalement délivrer la mort. C'est pourquoi la formulation et son argument "femme = paix" apparaissent curieux et, d'une certaine manière, représentatifs de plusieurs paradoxes dont le suivant : relever l'absence flagrante de femmes dans une corporation sans indiquer de mesures vigoureuses pour contribuer à modifier cette situation.
Après tout, si l'État français a su mener avec volontarisme et un certain talent la loi de programmation militaire ainsi qu'un certain nombre d'initiatives majeures en Europe sur le volet de la cybersécurité, pourquoi n'investirait-il pas non plus le champ de l'égalité et de la responsabilité sociale, en vogue et parfois concrète dans le secteur privé ? Une telle initiative susciterait à coup sûr des vocations parmi les jeunes filles et les jeunes femmes, souvent meilleures dans les études que leurs pairs masculins, qui hésitent à se lancer dans un parcours d'ingénieur et, mieux, en cybersécurité comme celles [5] qui sont bien rares aujourd'hui encore. Dans une période où un déficit important de compétences est un constat partagé par l'ensemble des professionnels de la filière, que faut-il encore attendre pour lancer une campagne nationale pour lutter contre les discriminations et susciter les vocations ?
Il pourra m'être rétorqué que je fais fausse-route et que, malheureusement, dénoncer une situation de fait qui perdure depuis plusieurs décennies est un combat perdu d'avance. Et que, d'ailleurs, ce ne serait qu'un épiphénomène s'il n'y avait seulement [6] que la niche cybersécurité, récemment sortie du placard ? Donc on ne fait rien et on attend que les open spaces, les colloques cyber et les bancs des écoles d'ingénieurs demeurent des lieux où la testostérone est surreprésentée. Avec ce que cela suppose de batailles d'ego, conscientes ou inconscientes, de "gestion de carrière" donc de compétition, plus ou moins assumée, et de faibles interactions lorsqu'il est nécessaire de travailler ensemble pour réussir un projet.
Alors bien-sûr, féminiser davantage nos métiers n'est pas la panacée mais c'est probablement un ingrédient majeur dans la recette complexe qu'est devenue la protection et la défense du patrimoine informationnel. Que cela nous déplaise, heurte nos convictions bien ancrées de "mâle" ou une vision parfois paternelle et datée du monde, l'heure est pourtant venue de penser à transmettre et à s'ouvrir en s'entourant de la diversité des pensées, des parcours (autodidactes, sciences sociales dites "molles), des origines, des classes et, évidemment, de genre. La réflexion est ouverte, place à l'action !
Si les femmes portent la vie et sont (presque) l'égal de l'homme dans la majorité des pays démocratiques, nombreuses sont celles qui subissent une discrimination de la plus pernicieuse à la plus barbare en fonction des pays, de leurs us et de leurs coutumes. Par extension, expliquer que "la femme est capable d'apporter la paix comme elle l'a déjà fait" [3] est un élément de discours singulier et potentiellement maladroit. Des femmes militaires, qui pilotent des avions de combat et embarquent sur des sous-marins nucléaires lanceurs d'engins (SNLE) [4] participent donc plus ou moins directement à cette chaîne de décision qui peut légalement délivrer la mort. C'est pourquoi la formulation et son argument "femme = paix" apparaissent curieux et, d'une certaine manière, représentatifs de plusieurs paradoxes dont le suivant : relever l'absence flagrante de femmes dans une corporation sans indiquer de mesures vigoureuses pour contribuer à modifier cette situation.
Après tout, si l'État français a su mener avec volontarisme et un certain talent la loi de programmation militaire ainsi qu'un certain nombre d'initiatives majeures en Europe sur le volet de la cybersécurité, pourquoi n'investirait-il pas non plus le champ de l'égalité et de la responsabilité sociale, en vogue et parfois concrète dans le secteur privé ? Une telle initiative susciterait à coup sûr des vocations parmi les jeunes filles et les jeunes femmes, souvent meilleures dans les études que leurs pairs masculins, qui hésitent à se lancer dans un parcours d'ingénieur et, mieux, en cybersécurité comme celles [5] qui sont bien rares aujourd'hui encore. Dans une période où un déficit important de compétences est un constat partagé par l'ensemble des professionnels de la filière, que faut-il encore attendre pour lancer une campagne nationale pour lutter contre les discriminations et susciter les vocations ?
Il pourra m'être rétorqué que je fais fausse-route et que, malheureusement, dénoncer une situation de fait qui perdure depuis plusieurs décennies est un combat perdu d'avance. Et que, d'ailleurs, ce ne serait qu'un épiphénomène s'il n'y avait seulement [6] que la niche cybersécurité, récemment sortie du placard ? Donc on ne fait rien et on attend que les open spaces, les colloques cyber et les bancs des écoles d'ingénieurs demeurent des lieux où la testostérone est surreprésentée. Avec ce que cela suppose de batailles d'ego, conscientes ou inconscientes, de "gestion de carrière" donc de compétition, plus ou moins assumée, et de faibles interactions lorsqu'il est nécessaire de travailler ensemble pour réussir un projet.
Alors bien-sûr, féminiser davantage nos métiers n'est pas la panacée mais c'est probablement un ingrédient majeur dans la recette complexe qu'est devenue la protection et la défense du patrimoine informationnel. Que cela nous déplaise, heurte nos convictions bien ancrées de "mâle" ou une vision parfois paternelle et datée du monde, l'heure est pourtant venue de penser à transmettre et à s'ouvrir en s'entourant de la diversité des pensées, des parcours (autodidactes, sciences sociales dites "molles), des origines, des classes et, évidemment, de genre. La réflexion est ouverte, place à l'action !
[2] mashable.france24.com/tech-business/20160307-hack-femmes
[3] https://twitter.com/CEFCYS_Officiel/status/798584254691180548
[3] https://twitter.com/CEFCYS_Officiel/status/798584254691180548
1 commentaire:
Je suis d'accord avec vous quand vous évoquez femme = paix d'ailleurs le discours féministe n'est pas n'ont plus irréprochable. Cependant les méthodes de féminisation sont loin d'êtres neutres dans le domaine scolaire, y compris dans les filières comme dans la pédagogie mais également professionnel et donc militaire avec des taux de femmes comme objectif et des évènements et actions sociale réservés aux femmes. Cependant critiquer ses actions et considérer comme sexiste, machiste bref tout ce que l'on veut il faut dire que les normes féministes n'aiment pas les critiques négatives.
Enregistrer un commentaire