lundi 17 octobre 2016

Assises de la sécurité Monaco 2016 : la cybersécurité évolue. Et vous ?

Pour cause d'interruption technique indépendante de ma volonté et qui s'est prolongée durant une semaine [1], voici mon analyse des 16èmes Assises de la sécurité qui se sont déroulées à Monaco du 5 au 8 octobre 2016 et auxquelles j'ai eu l'insigne honneur de participer une nouvelle fois. Pour le lecteur pressé et abreuvé d'informations, retenons simplement les deux éléments suivants : (qualité des) échanges et décloisonnement. La plupart des commentateurs considèrent cette édition comme réussie, ce que je valide pleinement.

Si comme la majorité des geeks/technophiles/SSIboys&Girls/BDSmen/etc. votre mémoire est aussi persistante [2] que celle d'un poisson rouge, même surdoué, il est de bon ton de rappeler que les Assises ont failli connaître le même sort que le Costa Concordia [3] et que, parallèlement, l'arrivée d'un challenger devenu poids-lourd événementiel de la cyberdéfense ont sans doute permis à l'organisation des Assises, que je salue ici encore, de modifier in extremis le cap [4] et de se poser quelques questions salutaires.

Une 16ème et belle édition qui, tradition oblige, a été réellement lancée par l'allocution du Directeur général de l'ANSSI, urgentiste et motard cette année [5], récapitulant les nombreux chantiers majeurs menés par l'Agence française devenue d'envergure européenne. Dès le lendemain, jeudi 6 octobre, c'était au tour du médaillé Fields, le mathématicien Cédric Villani de venir nous parler de "la mathématique" pour, dans une belle parabole, terminer sur la cybersécurité. Une conférence passionnante et personnelle [6] que j'ai particulièrement appréciée alors que j'ai ouïe dire que d'autres commentateurs, peut-être un peu jaloux, reprochaient à notre fantasque matheux une propension égotiste certaine voire un certain narcissisme. Qu'ils aillent attraper le nobel de l'algèbre et de la géométrie, la discussion pourra alors s'engager ! ;-)

Pour le reste, les plus de 2600 participants ont pu échanger, écouter, apprendre, faire connaissance dans un cadre certes ultra-confortable et privilégié mais, après tout, n'est-ce pas l'intérêt de cet événement que d'être débarrassé des affres fondamentaux de la pyramide de Maslow [7] afin d'être parfaitement affûté et concentré sur la multitude d'informations qui traversent les allées des Assises ? Car en ce lieu les rencontres, souvent impromptues et toujours intéressantes voire passionnantes, s'enchaînent sans temps mort et permettent d'ausculter l'état des troupes, des victimes et de l'écosystème de la cybersécurité française, européenne et, par certains aspects, internationale.

Le besoin d'échanges et de transparence (dans les produits, les services, les personnes) se font sentir de plus en plus tandis que nombre d'acteurs peinent encore à renouveler leurs approches, leurs discours et, soyons direct et percutant, leur envie de transmettre envers les plus jeunes qui ont aussi beaucoup à apporter. A observer systématiquement les plénières, il était facile de constater que le quinqua blanc masculin était surreprésenté. Vive les temps prochains où les femmes, les jeunes et la diversité [8] partageront pouvoir et carrières équitablement avec leurs aînés et parcourront ensemble les allées de Monaco, de Lille ou d'ailleurs.
 

[1]

[2] ce qui n'est pas ridicule, convenons-en :-) http://www.jesuiscultive.com/spip.php?article355
[8] puisqu'il faut rester politiquement correct

Aucun commentaire: